La Réserve de Nice est une belle institution niçoise qui n’a pas pris une ride et qui a su se moderniser et évoluer au fil du temps. Toujours cette belle demeure blanche au style 1900 accrochée au dessus de la mer, bâtiment emblématique de la ville. L’aventure commence en 1878, date d’ouverture de cet hôtel-restaurant au style italien rococo avec terrasse, belvédère et rotonde surplombant la Méditerranée, et qui sera le point de ralliement de la belle société de la Riviera. En 1945, un groupe d’industriels racheta l’établissement et entama des transformations pour en faire un resort (restaurant -plage privée-piscine-ponton-plongeoir-chutes d’eau et casino) digne des stations balnéaires voisines comme Monaco ou Juan-Les Pins, mais le projet ne verra jamais le jour suite à un refus d’autorisation. La Réserve sera transformée en co-propriété de luxe. Après s’être endormi plusieurs décennies, le restaurant retrouvera une belle dynamique et une nouvelle jeunesse en 2006 grâce au « couple » Jouni-Giuseppe qui souhaite en faire un lieu de plaisir gastronomique à chaque étage. Le jeune chef finlandais Jouni Törmanën apportera une étoile Michelin, secondé de main de maître par Sebastien Mahuet, le chef exécutif qui a fait ses classes et ses expériences dans de belles maisons et chez des chefs talentueux, comme Olivier Streiff au « Vista Palace » de Roquebrune Cap-Martin , à la Chèvre d’Or à Eze ou chez Jacques Chibois à la Bastide Saint-Antoine. Suite au départ de Jouni en 2009, Sébastien Mahuet est, aujourd’hui, le chef inspiré de ce superbe paquebot.
Dès l’entrée, on est happé par le superbe panorama rythmé au son des vagues se brisant de façon plus ou moins délicates suivant les saisons : la première impression est d’être à bord de ces superbes transatlantiques des années 30. La décoration au style « chic-dépouillé »très Art-déco a été réalisée par Raymond Calascione, architecte niçois spécialiste et amoureux de cette période. Les bois et matériaux utilisés sont précieux et rares : sycomore, acajou de Cuba, laiton, vitraux aux 20 teintes différentes exécutés par des compagnons…Les terrasses, un peu étroites, à la vue imprenable sur la Baie des Anges (tables de 2 ou de 4) ont l’atmosphère des ponts promenade… Elégance et raffinement sont les maîtres mots pour cette maison parfaitement dirigée par Maxime, le directeur, qui apporte une jolie dynamique professionnelle au lieu et à toute son équipe de salle.
Le menu Réserve est une très belle et généreuse partition pour découvrir la cuisine créative du chef.
Pour débuter : Comme une pissaladière, crémeux d’oignon doux caramélisé, pana cotta à la pâte d’olive de Nice, nuage léger à l’anchois, oignon frit et croustille de pain : une excellente ré interprétation toute en finesse et légèreté, entre crémeux et croquant.
Moelleux de cèpes et Paris bruns, marmelade de cèpes sur un biscuit noisette, carpaccio de paris, salade maraîchère et pralin : un véritable trompe l’oeil qui ressemble à un dessert, nous sommes en plein dans les saveurs automnales de sous-bois, entre le cèpe, les noisettes et les champignons de paris à cru, les différentes textures apportent du relief à l’ensemble, la salade maraîchère qui peu paraître en surplus, apporte l’acidité nécessaire pour redonner l’équilibre en bouche.

Tranche de foie gras snackée minute aux fruits d’automne en crus, cuits et secs, carpaccio de magret en salaison : ce melting pot de fruits ( figues, raisins, coings, poires…) travaillés différemment est très gourmand et donne au foie gras en croustille de noisettes toute sa dimension.

Au choix :
le retour de pêche rôti, fricassée d’haricots coco, cèpes rôtis, châtaignes et courge Butternut, fin bouillon à la crème de truffe : belle cuisson du poisson, un plat gourmand et délicat, l’association haricots coco, châtaignes et courge est très plaisant et réconfortant, le poisson est mis en avant par le bouillon au bon goût de truffe. Une réussite.

Ou
Le Boeuf Simmenthal tournedos dans le filet rôti aux poivres, pommes de terre « banane » et pommes fruit, duxelles de trompettes des morts à la salsa di tartuffa : une viande très goûteuse et parfaitement fondante en bouche, une duxelles en harmonie, le tout est agréablement vivifié par la fine acidité des pommes fruit. Un plat très flatteur.

Le chocolat pistache, coque chocolat, crémeux aux pistaches caramélisées, brownie choco-pistache, sorbet cacao Guayaquil 64%, granité et émulsion pistache : amateur de l’association chocolat-pistache, c’est un dessert parfait, il y a du croquant, du fondant, de la douceur et de la force, le tout légèrement rafraîchi par le granité. Un beau final pour ce menu dégustation de saison bien mené.
Une carte des vins très bien choisie et pointue : appellations peu connues de grande qualité, grands domaines réputés, parfait pour satisfaire toute la clientèle.
La terrasse sur le toit, ouverte de mai à octobre est le lieu parfait pour un cocktail panoramique en musique avant le dîner. https://lepetitlugourmand.com/2016/05/31/la-terrasse-de-la-reserve-de-nice/
Une très belle adresse niçoise pour se faire plaisir et vivre le temps d’un déjeuner ou d’un dîner l’élégance de la Riviera à la Belle Epoque.
Menu Riviéra – en 3 plats – 58€
Menu Réserve – en 4 plats – 85€
Entrée 27 à 32€ – Plats 42 à 52€ – Desserts 16€
La Réserve de Nice – 60 boulevard Franck Pilatte – 06300 Nice
+33 (0)4 97 08 14 80
http://www.lareservedenice.fr/fr/index.php
https://www.facebook.com/La-Reserve-de-Nice-128361303862132/?fref=ts