Une jolie et belle déception pour cette institution ouverte en 1905, reprise et modernisée en 2014 par le jeune chef Antoine Gandon ( au parcours et rencontres de grands noms comme Robuchon, Alleno, Boulud ) qui se présente comme Artisan restaurateur. Il a souhaité faire de Franchin un bistrot contemporain gourmand, généreux et familial.
Était-ce un jour ( ou est-ce tous les jours ) « sans » ? Mais beaucoup de « sans » lors de cette soirée !
La salle a gardé son jus d’origine avec quelques touches de modernité : un ensemble plutôt réussi et vrai.
Pour commencer en entrée La terrine du Grand Père André « 1962 » est d’une jolie facture et texture savoureuse…servie en portion mignardise…elle ne peut, hélas, donner de sa gourmandise…le plaisir s’envole en un morceau de pain.
Oeufs bio coulant et crème de truffe, frisée fine petits Paris, croûtons dorés et ceviche de la pêche : un bel intitulé complet, détaillé et prometteur qui s’avère en final être une généreuse salade frisée et son oeuf crémeux froid…
La Raviole de brousse de brebis et coppa Corse, petits pois frais en mousseline et aux herbes est sûrement l’assiette digne de ses prétentions qui donne un plaisir délicat.
Le Poulpe braisé / snacké, pommes miettes, chorizo rôti et condiments niçois…un poulpe en sur-cuisson avec « trop de »… ( trop braisé ou trop snacké ou les deux ou trop préparé en avance puis trop réchauffé ? ) entre chair coriace et sèche à se casser comme du verre…s’hydratant dans un bain d’huile d’un chorizo bien trop rôti lui aussi : une assiette qui se respecte…qu’on ne termine pas.
La Lotte en croûte de noisettes, risotto de petit épeautre du Ventoux lié au chou-fleur, éclats de Morbier et baies de cassis….encore un intitulé qui chamboule les papilles à la lecture : une croûte de noisettes peu perceptible, une lotte en cuisson juste, un risotto à la saveur lavée sans assaisonnement et peu des ingrédients nommés retrouvés.
Pour finir en douceur La Pavlova à la Rhubarbe a dû rater quelques entrechats et le Baba des Délices est impressionnant sur sa planche mais se noie dans un sirop plein d’ennui, même le rhum à rajouter soi-même ne peut le réanimer…
Un service discret, agréable et réactif avec quelques maladresses déconcertantes concernant les propositions de vins suite aux références non disponibles sur la carte.
Dommage pour cette adresse niçoise qui était pleine d’entrain à ses débuts. Est-ce un coup de fatigue ? ou un retour à un sommeil profond et définitif ?
Entrées 12 à 23€ – Plats 23 à 36€ – Desserts 10€
Franchin – 10 rue Massenet – 06000 Nice – Tel 04 93 87 15 74